L'espoir vient-il des ordures?Le projet de collecte des déchets solides transforme peu à peu le visage de Carrefour-Feuilles. A côté des centaines d'emplois créés, ledit projet est sur le point de faire de la zone un modèle en matière de protection de l'environnement.
Le centre de triage logé à Savane Pistache - l'un des 25 quartiers de Carrefour-Feuilles - dans le cadre du projet de collecte des déchets solides, fonctionne à plein rendement. Son comité de gestion n'attend que l'autorisation des fonctionnaires des Nations unies en Haïti pour commercialiser les 200 000 briquettes empilées à l'intérieur du centre. « Il y a déjà beaucoup de demande pour les briquettes », se réjouit Marie-Alice Pierre, travaillant à titre de superviseur au centre de triage qui commence à faire la renommée de Savane Pistache. Fabriquées avec du papier collecté à travers les rues de Carrefour-Feuilles, les briquettes doivent aider à diminuer, voire éliminer, l'utilisation du charbon de bois à Port-au-Prince. Voilà pourquoi les responsables du projet entendent vendre les briquettes à un prix abordable. « Rien n'est encore décidé, mais nous pouvons donner la garantie que l'utilisation de la briquette sera plus économique que le charbon de bois », a promis Pierre-Louis Orius, superviseur au centre. Avant de démarrer avec le processus de commercialisation de ces briquettes de papier, les responsables du projet financé par l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud (IBSA), veulent, d'une part, être sûr qu'ils ne seront pas en rupture de stocks, d'autre part, transformer ledit projet en une micro-entreprise. « Le projet ne doit pas disparaître quand nos partenaires cesseront de le financer, a expliqué Marie-Alice Pierre. Ce serait une grande perte pour Carrefour-Feuilles. »En attendant la commercialisation des briquettes, les Nations unies, à travers le PNUD, entament déjà le processus de création d'un centre de compostage à Carrefour-Feuilles. Un avis d'appel d'offres pour la construction dudit centre a été récemment publié dans les journaux du pays. « Nous allons avoir ainsi la possibilité de traiter les matières organiques et de créer beaucoup plus d'emplois », a souligné Pierre-Louis Orius. Pour l'instant, seulement les papiers sont traités dans le cadre du projet de collecte des déchets solides dans les 25 quartiers de Carrefour-Feuilles. Près de 400 mères et pères de famille gagnent leur vie dans ce projet qui vise à réduire la violence à Carrefour-Feuilles. A part la réduction de la violence et la création d'emplois, le projet fait de Carrefour-Feuilles l'un des quartiers populaires les plus propres du pays. « Je vois combien le projet est important pour la population de Carrefour-Feuilles », a dit Mme Faith Doreen Radebe, ambassadrice de l'Afrique du Sud accréditée à Port-au-Prince, lors d'une visite dans la zone en début de semaine. La diplomate a promis de demander au gouvernement sud-africain de continuer à financer ce projet qui commence à changer véritablement le visage de Carrefour-Feuilles.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire